1ere sortie découverte du Club

 

On vous raconte...

 
 Une vingtaine de personnes, dont les membres actifs du Club se sont réunies pour découvrir le Bois de Païolive, haut-lieu de naturalité en Ardèche et site réputé pour sa remarquable biodiversité.
Cette forêt ancienne méditerranéenne est l'un des 3 sites français connaissant actuellement un inventaire général de biodiversité (on estime que Païolive et les Gras contiennent près du cinquième de la biodiversité terrestre de France métropolitaine!). Elle est particulièrement remarquable pour ses mousses et ses insectes (coléoptères et mouches), mais aussi pour la diversité de ses mammifères, en particulier les chauves-souris. Et pourtant il n'existe aujourd'hui aucun statut de protection pour Païolive...
 
L'objectif de la matinée, animée par Miguel Neau, ingénieur écologue spécialisé dans les diagnostics de sols grâce aux plantes bio-indicatrices, était d'une part de comprendre comment se forment, évoluent et fonctionnent les sols forestiers, et d'autre part de faire le lien avec le fonctionnement des sols agricoles.
Païolive est un site privilégié pour observer la colonisation de la roche par les végétaux : l'érosion minérale permet d'abord à des organismes rudimentaires comme les lichens (association d'une algue et d'un champignon) de s'installer, puis leur succèdent les mousses qui créent un début de sol, permettant ensuite aux plantes vasculaires (fougères puis plantes à fleurs) de s'installer.
En forêt méditerranéenne sur sol argileux, les racines des arbres et la litière permettent au sol de garder sa structure. S'ils deviennent des sols agricoles, ils risquent de se compacter, de perdre leur capacité d'absorption et de se pulvériser (se désertifier irréversiblement). Le travail du sol devient nécessaire, mais il a pour conséquence d'appauvrir rapidement ces sols fragiles. Comme en forêt, l'apport de matière organique en surface permet de préserver la capacité de pénétration de l'eau et de l'air. Mais au fil du temps, on risque un engorgement car l'argile et l'humus ne se rencontrent plus...
Alors quels systèmes pourraient fonctionner sur ces sols? Par exemple, la prairie associant légumineuses (qui fixent l'azote de l'air) et graminées (qui structurent le sol et retiennent les éléments nutritifs), pâturée extensivement pour éviter le tassement. En culture, il faudrait privilégier les outils à dents, et la couverture permanente grâce aux engrais verts et au paillage.
 
L'après-midi, Jean-François Holthof, président de l'association Païolive, nous a guidé sur le sentier René Roche à la découverte de l'évolution géologique de ce plateau karstique (reliefs sculptés par l'eau chargée en gaz carbonique, qui dissous le calcaire).
Nous avons pu apprécier la richesse de Païolive en bois morts et arbres sénescents (en fin de vie), caractéristique des forêts non-exploitées, offrant un habitat à des espèces animales et végétales spécifiques.
Païolive est une forêt ancienne : elle a toujours été boisée depuis la fin des glaciations il y a 15000 ans, lorsque l'élévation des températures permit aux chênes de pousser à nouveau sous nos latitudes. L'impact humain y est faible : les hommes ne l'ont plus habité depuis la préhistoire, cependant on y trouve des aménagements agricoles datant du Moyen-Age.
 
Pour en savoir plus sur le bois de Païolive  : www.bois-de-paiolive.org
                                                                 associationpaiolive.blogspirit.com